LE PETIT CHANTEUR À LA CROIX DE MARBRE
Réf.: SLPl203Reine Vitse-Dubos
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1943 : au cœur d’une petite ville du Pas-de-Calais, dans la maison de ses parents devenue la Kommandantur locale et un hôpital de guerre, meurt Philippe, un enfant de cinq ans, atteint d’un très douloureux cancer du rein. Sa mère qui, jour après jour, heure après heure, a suivi son calvaire, entreprend alors avec le petit mort, tout autant qu’avec Dieu ou les forces multiples du mal, un dialogue déchirant qui prendra la forme de poèmes écrits dans la grande tradition romantique française, de Victor Hugo à Anna de Noaillles.
Elle y dit, rivale de la divinité elle même, son combat apocalyptique pour rendre à son fils une existence nouvelle ; elle y poursuit le miracle d’une résurrection continuellement réentreprise et le mirage insensé d’une réincarnation dans l’enfant qu’elle porte alors et qu’elle appellera aussi Philippe ; elle y déploie tous les rites du culte qu’elle rend, Amante maternelle, à son Bien-Aimé disparu ; elle y confesse les doutes de sa foi au sein du nécessaire isolement de sa quête inouïe ; elle y découvre, enfin, son angoisse devant l’œuvre du temps, où elle ne peut lire qu’une menace d’oubli, quand il n’est que la condition pour que s’effectue pleinement le travail du deuil.
Deuil compliqué, deuil prolongé, mais deuil achevé : il lui aura fallu, pour y parvenir, dix ans, dix années d’une expérience religieuse et psychique exceptionnelle : en 1953 elle cesse définitivement d’écrire.
Elle y dit, rivale de la divinité elle même, son combat apocalyptique pour rendre à son fils une existence nouvelle ; elle y poursuit le miracle d’une résurrection continuellement réentreprise et le mirage insensé d’une réincarnation dans l’enfant qu’elle porte alors et qu’elle appellera aussi Philippe ; elle y déploie tous les rites du culte qu’elle rend, Amante maternelle, à son Bien-Aimé disparu ; elle y confesse les doutes de sa foi au sein du nécessaire isolement de sa quête inouïe ; elle y découvre, enfin, son angoisse devant l’œuvre du temps, où elle ne peut lire qu’une menace d’oubli, quand il n’est que la condition pour que s’effectue pleinement le travail du deuil.
Deuil compliqué, deuil prolongé, mais deuil achevé : il lui aura fallu, pour y parvenir, dix ans, dix années d’une expérience religieuse et psychique exceptionnelle : en 1953 elle cesse définitivement d’écrire.