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LIVRET DE PRESENTATION DE L'AUDIOLIVRE         

« Fols en Christ »  dans la spiritualité espagnole des XVIème et XXème siècles.

« Dieu a inspiré, sans nul doute, la poésie au cœur des hommes, afin de les élever, par son mouvement et par son élan, au ciel même, d’où elle procède. En effet la poésie n’est pas autre chose qu’une communication du souffle céleste et divin ».

“La poesía sin duda la inspiró Dios en los ánimos de los hombres para, con el movimiento y spiritu della, levantarlos al cielo de donde ella procede; porque poesía no es sino una comunicación del aliento celestial y divino”. 

Fray luis de león (1527ou 28 -1591)
Nombres de Cristo (Livre 1, « Monte »)
(Obras completas castellanas, Madrid , B.A.C.,1944,P. 469

Une lecture, afin de révéler le divin d’une connaissance vivante dans la grammaire érotique mystique en germe dans la poésie de la langue issue des trois monothéismes : l’Espagnol d’un XVIème  climax en son dépouillement, matrice réflexive de celui  du XXème ; langue offertoire des âmes au monde.

À cette fin, le corpus  textuel  suit deux axes :

- Les poésies amoureuses à Jésus Christ :
    - Thérèse d’Avila (1515-1582)
    - St Jean de la Croix (1542-1591)
   
- Les poésies au pied de la croix :
    - Luis de Granada (1504-1588) De l’Oraison et de la considération : « Meditation du vendredi saint »
             * La compassion  du fils aux douleurs de la mère et la compassion de la mère aux tourments de son fils. 
    *  L’Instruction que l’on doit apprendre au pied de la croix.  (traduction  M.Girard conseiller du Roi M.DCCII)     
    * §V et § VI   en  Español in Libro de la Oración y Meditación
   
    - Fray Luis de León (1527 ou 28-1591) Poésies Complètes
   
    - Miguel de Unamuno (1864-1936) Le Christ de Velázquez  (traduction de jacques Munier Ed Orphée La Différence).
       

Lecture Introductive :

« Dieu a inspiré, sans nul doute, la poésie au cœur des hommes, afin de les élever, par son mouvement et par son élan, au ciel même, d’où elle procède. En effet la poésie n’est pas autre chose qu’une communication du souffle céleste et divin ».

 “La poesía sin duda la inspiró Dios en los ánimos de los hombres para, con el movimiento y spiritu della, levantarlos al cielo de donde ella procede; porque poesía no es sino una comunicación del aliento celestial y divino”. 

Fray Luis De León
(-Nombres de Cristo Libro 1-Monte-)


CORPUS TEXTUEL :

AU PIED DE LA CROIX :

Luis de Granada :
   
    Libro de la Oración y Meditación - De l’Oraison et de la considération
   
    §V  “De la compasión del hijo a la  madre y de la madre al hijo en la cruz
          “La compassion du fils aux douleurs de la mère, et la compassion aux tourments de son fils”
    §VI « De la  doctrina que se aprende al pie de la cruz »
          “ L’Instruction que l’on doit apprendre au pied de la croix

Fray Luis de León :

    Poésies complètes –Édition Bilingue -Traduction Bernard Sesé.
   
    - « Nuit sereine »……//  Noche oscura  St Jean…..
    - « Morada del cielo »
    - « A nuestra señora »
     
Miguel de Unamuno :
 
    Le Christ de Velazquez –traduction Roger Munier.

    - IV  « Mi Amado es blanco « ….// Christ poésie amoureuse…St Jean, Thérèse…
    - XII « Alba »
    - XXX  « Leche »
    - XXXIX  « Silencio »
    - « Oración final »


POESIES AMOUREUSES :

Saint Jean de La Croix :
   
    Cantique Spirituel

    - « Chansons entre l’âme et l’époux »
    - « Nuit obscure – Chansons de l’âme »
    - « Flamme d’Amour vive »
    - « Glosa a lo divino - “el no sé qué”
    - “Coplas del alma que pena por ver a Dios”– vivo sin vivir en mi …
       Couplets de l’âme qui souffre pour voir Dieu.

Teresa de Avila:

    En Introduction
   
    - La Transverbération ;  « L’estasi di S.Teresa » del bernini  -Chiesa S. Maria Della Vittoria  -Roma-.   (in Livre de la Vie)   -strophe pièce jointe : Luis de Granada et biographies-
   
    - ? Que es amor ?
   
Poésies Mystiques
   
    - Poésie 1  Gémissements de l’âme exilée
    - Poésie 2  Aspiration à la vie éternelle
    - Poésie 3  même sujet
    - Poésie 4  Soupir vers la patrie céleste
    - Poésie 5  À la beauté éternelle
    - Poésie 7  Blessure d’amour
    - Poésie 8  Dilectus meus mihi et ego illi
    - Poésie 9  Recherche amoureux
    - Poésie 10  Échange d’amour
    - Poésie 11  Offrande de soi au Bien Aimé   « Vuestra soy, para vos nací »
    - Poésie 24  À la croix du sauveur
    - Poésie 25  À la croix
   
    - “Vuestra soy, para vos nací”  Poésie 11
     Je suis tienne pour toi je suis née
     (dernier vers  « À tout je dis oui »  afin d’introduire l’Entretien finissant par  À tout je dis oui…
    

L’ENTRETIEN 
Adaptation théâtrale d’après de LA VIDA  de  THERESE  d’AVILA

NOTE  D’INTENTION

Une note d’intention au singulier car ma première intention est celle de donner vie à une femme du XVI dont l’impulsion de vie a été reprise par une femme du XX.

De cette première intention vitale découle celle de faire vivre Thérèse sur scène, premier lieu de vie où cette dernière se donne personnifiée dans un acte d’abandon, de don, « cadeau ».

L’expérience mystique de Thérèse est celle du cadeau que l’on reçoit pour donner à toucher, à sentir, le désir de vie.

L’expérience théâtrale rentrant dans cette dimension « cadeau » je devais découvrir en quoi l’imaginaire de Thérèse était un cadeau pour moi ?

Faisant une recherche sur la connaissance contemplative à travers la vie cénobitique-monastique féminine, remise en cause ou illustration de la « modernité » j’ai été amenée à vivre avec des contemplatives suivant leur propre mode de vie, ce qui me fit revoir bon nombre d’images, de représentations, mon but est qu’il en soit de même pour Thérèse non par le moyen intellectuel mais par l’impulsion de vie qu’est la scène.

L’imaginaire de Thérèse est une réalité dans sa force créatrice vivant une abstraction, la « divinité », pour s’abstraire d’un monde qu’elle refuse d’épouser dans une quelconque identité.

Le propre du modernisme n’est-ce-pas la force créatrice de l’imaginaire ?

En toute honnêteté, il m’est impossible de jouer le jeu de la moniale quand bien même ce serait Thérèse, de revêtir l’habit, mais ce qui m’est essentiel c’est de donner à vivre une femme faisant « sienne » Thérèse au-delà de toute représentation, de toute image...

C’est ainsi que Thérèse se donnera à voir dans une quotidienneté actuelle, habillée d’une jupe et d’un pull, travaillant à une table sur laquelle il y aura une machine à écrire, confusion dans une unité d’un temps ... à travers une femme désirant être.

DANS SA FORME THEÂTRALE

Dans les écrits de Sainte Thérèse, il faut considérer le fond de ce qu’elle dit et la manière dont elle le dit.

C’est parce qu’elle écrit comme elle parle que l’expression théâtrale est légitime.

Légitimité donnant à voir, à écouter une Sainte revendiquant une condition d’être humain, de femme en dehors de toute religiosité, sans effets de « voile »...

Dans son entretien il y a de la spontanéité-élan joyeux-enthousiasme-sensibilité-sensualité-révolte-colère-opposition-dureté-franchise, il y a abandon de la conversation donc des sens par sa volonté de message.

Louanges-cris d’amour (jamais d’hystérie) -repentir, elle presse, elle supplie, elle encourage, familière, tendre, bon enfant, elle prend la plume sans savoir ce qu’elle dira...

Elle veut convaincre et c’est parce qu’elle veut convaincre qu’elle se donne à son lecteur, ici l’auditeur, en déployant une séduction, la « sienne », c’est à dire celle qu’elle déploie pour plaire à la divinité
C’est cette conviction qui unit par le jeu théâtral le comédien et Thérèse, elle construit le public, elle va vers lui, le prend à partie, car c’est pour lui uniquement qu’elle est là !
Pour lui qu’elle a écrit, avec et pour lui qu’elle s’entretient...

Le jeu théâtral témoignera des contradictions psycho-affectives de Thérèse comme l’est son orgueil, face cachée de sa recherche de l’humilité...

Moderne en ce qu’elle n’adopte pas un comportement socio-religieux mais un comportement dans une attitude de recul ce qui lui permet toujours un esprit critique grâce à une grande intuition qui de plus est psychologique.

C’est par ce pouvoir d’intuition, de critique, que cette femme affrontera les difficultés de l’expérience mystique en tant que comportement, sans fuir, sans mentir par le moyen d’une tricherie religieuse illuminative.

De même le comédien rejoint Thérèse dans son travail devant lequel il ne doit pas fuir par le moyen du « truc » théâtral, comme le fait de faire pour occuper un espace-temps illusoire, sans assumer la force des mots ou du comportement à donner.

C’est ainsi que Thérèse ne fera rien ou pratiquement dans les faits mais agira beaucoup dans et par son expression physique, verbale, comportement, attitude sans tomber dans les effets de « voile » ou « d’agenouillade ».

Elle ne portera pas d’habit religieux, son entretien passera du temps passé au temps présent.

Interférence de deux temps pour un temps, celui où l’être révèle sa profonde nature religieuse pour une liberté dont la progression dramatique n’est autre que le vécu du désir.
 

Abbaye Bénédictine d'Ozon- Tournay  Hautes Pyrénées, aujourd'hui déménagée au lieu dit Du Pesquié-Foix;
Article in Chronique des moniales  Miserere, Ozon, n ° 92, 1er mars 1989

 " Le 3 janvier, Marie Carmen Giralt vient nous présenter le spectacle destiné au théatre et au cinéma auquel elle travaille depuis deux ans et qu'elle a elle-même réalisé entièrement: L'entretien.

Marie Carmen était venue à Ozon il y a quelques années pour préparer son mémoire de maîtrise en sociologie : La connaissance contemplative à travers la vie monastique cénobitique (1985-1986). Depuis elle s'est intéressée à sainte Thérèse d'Avila et c'est d'elle qu'il s'agit maintenant.

Dans un texte composé uniquement à partir de ses propres œuvres et principalement de son autobiographie, Thérèse raconte, pour répondre à la demande de son confesseur, son itinéraire spirituel; avec ces saillies, ces exclamations, ces vivacités qui nous la rendent si proche, ces boutades par quoi elle exprime souvent ce qu'elle a de plus profond. Ce n'est pas une représentation historique de sainte Thérèse, ni une reconstitution du Carmel, de l'Espagne et du XVI° siècle, mais une transposition au XX° siècle de la vie protonde de Thérèse. La mise en scène est d'une extrême simplicité : l'actrice Thérèse — vêtue de noir, assise devant une machine à écrire, s'entretient avec elle-même, avec Dieu et avec ses auditeurs de son expérience spirituelle, qu'elle revit à mesure qu'elle la dit; elle parle à l'intérieur d'elle même aussi bien que pour nous et nous rejoint par ce qu'elle a d'eternel : sa relation avec Dieu.

L'expression du visage et quelques gestes des mains reflètent seuls les sentiments et la pensée. Une telle simplicité est le fruit d'un travail approfondi et la vertu de l'interprétation nous touche, A la fin, il nous est impossible de faire autre chose que de garder le silence pendant quelques instants. Puis nous applaudissons et lui exprimons spontanément notre gratitude. "