LITTÉRATURE RUSSE ET CHRISTIANISME
Ref.: SLPl699Yohan Picquart
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Quand on parle de la Russie, nous pensons spontanément aux tristes évènements du vingtième siècle,
déclenchés par un régime totalitaire qui a ensanglanté le monde de ses folles idéologies. Nous pensons plus
récemment aux oligarques, et à un régime politique devenu chaque jour davantage autoritaire et belliciste.
On n’évoque pas suffisamment, si ce n’est dans quelques cercles universitaires, la richesse culturelle et littéraire
inouïe dont ce pays est porteur.
La question de Dieu, et plus largement la question religieuse, y est omniprésente. Rappelons que dès le début, le rôle de la religion, en particulier de l’orthodoxie, fut fondamental dans la construction de la culture russe. La conversion et l’évangélisation du pays, devenu orthodoxe au Xe siècle fut concomitante la naissance de la culture écrite. Les premiers textes traduits en vieux-slavon furent les textes bibliques. Dès son apparition en Russie, la littérature fut donc essentiellement religieuse et est longtemps demeurée imprégnée d’une profonde aspiration spirituelle.
Si cette dimension a été un temps mise de côté par les crises occidentalistes nées des grandes réformes de Pierre le Grand, par le drame soviétique du XXe siècle puis par une certaine crise moderniste plus contemporaine, spiritualité et littérature sont , d’un point de vue historique, intrinsèquement liés dans le pays. Mais qu’y a-t-il de commun entre le Dieu de Tolstoï et celui de Dostoïevski ? Entre les aspirations à une paisible sainteté du « récit d’un pèlerin russe » et les oscillations tourmentées de Nikola Gogol ? Entre le spiritualisme d’un Maxime Gorki et l’engagement humaniste d’un Soljenitsyne ?
L’objet de cet ouvrage, sans prétendre à l’exhaustivité, est de proposer des clef d’entrée dans le génie de l’« âme russe », à travers quelques unes de ses grandes figures littéraires.
La question de Dieu, et plus largement la question religieuse, y est omniprésente. Rappelons que dès le début, le rôle de la religion, en particulier de l’orthodoxie, fut fondamental dans la construction de la culture russe. La conversion et l’évangélisation du pays, devenu orthodoxe au Xe siècle fut concomitante la naissance de la culture écrite. Les premiers textes traduits en vieux-slavon furent les textes bibliques. Dès son apparition en Russie, la littérature fut donc essentiellement religieuse et est longtemps demeurée imprégnée d’une profonde aspiration spirituelle.
Si cette dimension a été un temps mise de côté par les crises occidentalistes nées des grandes réformes de Pierre le Grand, par le drame soviétique du XXe siècle puis par une certaine crise moderniste plus contemporaine, spiritualité et littérature sont , d’un point de vue historique, intrinsèquement liés dans le pays. Mais qu’y a-t-il de commun entre le Dieu de Tolstoï et celui de Dostoïevski ? Entre les aspirations à une paisible sainteté du « récit d’un pèlerin russe » et les oscillations tourmentées de Nikola Gogol ? Entre le spiritualisme d’un Maxime Gorki et l’engagement humaniste d’un Soljenitsyne ?
L’objet de cet ouvrage, sans prétendre à l’exhaustivité, est de proposer des clef d’entrée dans le génie de l’« âme russe », à travers quelques unes de ses grandes figures littéraires.