Pour saisir pleinement la pensée de Teilhard et la place fondamentale de l’Eucharistie dans sa vision d’ensemble, il est important de se rappeler que pour lui, l’Univers réagit exactement comme une « chair », il est un tout organique animé par l’influx ou l’action christique. Ainsi l’Univers s’est graduellement développé, et plus il progresse, plus l’influx christique devient apparent… Plus l’Univers s’épanouira et « s’adultisera », plus manifeste sera l’animation christique. Ce corps digne de résurrection, ce n’est pas uniquement la somme des âmes élues. C’est le Corps mystique du Christ qui s’auréole d’un Corps cosmique, c’est-àdire de toutes choses en tant qu’elles convergent vers le Christ, sous son attraction, pour s’achever en Lui dans le Plérôme.
En un mot, c’est la Grâce qui continue biologiquement l’Incarnation et la parachèvera jusqu’au jour de la plénitude du Corps du Christ Total, comme tout organisme vivant, naît, croît, s’unifie, se spiritualise, se « christifie » et enfin sera définitivement « plérômisé » en Dieu par la Parousie.