LES CHRÉTIENS DU CAUCASE — L'inculturation héllenistique : mythes ou réalité
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Lors de son discours à Ratisbonne le pape Benoit XVI défendait à juste titre l’hellénisme, vecteur de la première « inculturation » du christianisme où il a joué un rôle majeur dans l’histoire culturelle de l’Occident. Mais cette inculturation n’est pas la première. Parallèlement, l’Évangile a été annoncé à celles des nations dont la lingua franca était alors l’araméen, de l’autre côté de la frontière romaine, en Syrie, Palestine, en Perse mais aussi dans toute l’immense Eurasie. Ce qu’on appelle la « Tradition », définie par un canon des Évangiles, a été élaboré dans un contexte araméen, dont le christianisme d’Orient et les syriaques ont maintenu le dépôt. Ce n’est donc pas le seul pourtour du bassin méditerranéen oriental qui constitue le cadre unique de l’expansion du christianisme mais toute l’immense Eurasie, selon un axe est/ouest que nous pensons (avec des myopies) en termes d’Orient et d’Occident.
En 1940, Georges Dumézil signalait dans un bref article l’existence d’une « chrétienté disparue dans le Caucase. Des manuscrits trouvés sur le mont Sinaï, il y a une vingtaine d’années, ont contribué à exhumer cette civilisation chrétienne dont l’histoire est restée dans l’ombre de celle des deux chrétientés qui ont résisté à l’islam et à l’islamisation: l’Arménie et la Géorgie.
Cette découverte constitue une pierre d’angle pour refonder un « atlas » géopolitique de la première évangélisation, et mieux comprendre le christianisme d’orient, conservatoire de la Tradition en langue et en culture araméenne, précédant de quelques années l’inculturation hellénistique.
En 1940, Georges Dumézil signalait dans un bref article l’existence d’une « chrétienté disparue dans le Caucase. Des manuscrits trouvés sur le mont Sinaï, il y a une vingtaine d’années, ont contribué à exhumer cette civilisation chrétienne dont l’histoire est restée dans l’ombre de celle des deux chrétientés qui ont résisté à l’islam et à l’islamisation: l’Arménie et la Géorgie.
Cette découverte constitue une pierre d’angle pour refonder un « atlas » géopolitique de la première évangélisation, et mieux comprendre le christianisme d’orient, conservatoire de la Tradition en langue et en culture araméenne, précédant de quelques années l’inculturation hellénistique.