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AUTOBIOGRAPHIE Thérèse d'Avila

Ref.: SLP48
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«Qu’il est admirable de songer que Celui dont la grandeur emplirait mille mondes et beaucoup plus, s’enferme ainsi en nous qui sommes une si petite chose !»
Thérèse d’Avila

Ce “livre vivant” est un des premiers de la Sainte. Il n’a pas reçu de titre comme tel, en effet, les bibliothécaires de l’Escorial lui en donnèrent un qui nous a été transmis jusqu’à ce jour. De toutes ses oeuvres, la Vida est la plus longue et Sainte Thérèse se présente à nous comme écrivain. Il s’agit d’un écrit profond, saisissant, d’une révélation authentique de son âme, au point qu’elle-même l’appelle ainsi : mon âme (Lettre à Luisa de la Cerda, 23 juin 1568, 3 ; V 16, 6 ; V épilogue, 4). Sainte Thérèse a fait dans ce livre un effort systématique – le premier dans l’histoire de la pensée et de la littérature – pour déverser en ces pages la totalité de sa personne, en sorte que les critiques littéraires le considèrent comme le livre le plus personnel de toute la littérature espagnole. Sainte Thérèse ne prétend pas seulement écrire une autobiographie, mais aussi raconter sa vie au lecteur comme une histoire de salut, comme un espace de rencontre avec Dieu. La Sainte nous raconte la manière dont Dieu a pris l’initiative dans sa vie, en l’attendant (V, prologue) et en la transformant patiemment. Ainsi, le Livre de la Vida relate l’intervention de Dieu dans la vie de cette femme qu’est Thérèse de Jésus, et invite le lecteur à donner l’occasion à Dieu de diriger sa propre vie. Bien qu’écrite en diverses périodes (1562- 1565), il s’agit d’une oeuvre très pensée, avec une structure bien définie, alternant la narration de faits biographiques et l’exposé de caractère doctrinal. Ce rythme entre le narratif et le didactique est une caractéristique très particulière de l’écrivain et un trait commun de tous ses écrits. Narratrice exceptionnelle, elle ne se limite pas à transmettre une chronique, mais portée par une ardeur communicative, elle préfère guider spirituellement, faisant de la narration biographique une rampe de lancement pour l’enseignement doctrinal, cherchant que l’on accueille plus ses paroles que les réponses qui en découlent."
Texte du Carmel de Saint-Saulve